Suite à une demande de la Commission européenne, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a publié le 9 novembre 2016un avis scientifique sur les risques de santé humaine et animale relative à la présence d’acide érucique dans les aliments.

 

L’acide érucique est un acide gras monoinsaturé du groupe des acides gras oméga 9. Son nom chimique est l’acide cis-13-dococenoïque ou en abrégé 22:1 (n-9) ou 22:1 (ω-9).

C’est une toxine naturelle de plantes qui est présente en forte concentration principalement dans les graines de Brassicaceae (colza, moutarde ou encore choux et navets). Pour de nombreux pays au climat continental, les graines de colza sont la source principale d’huile végétale destinée à la consommation humaine pour l’assaisonnement, les fritures ou pour la production de margarine, de pâtes et de lait infantile. Cela entre également dans la chaine alimentaire par l’utilisation d’huile et de graines en alimentation animale.

 

Lorsque les limites maximales en acide érucique ont été définies par le règlement (EU) 1881/2006, on a trouvé nécessaire de revoir ces critères, basés sur une évaluation de risques, et en particulier de revoir ces limites pour l’alimentation animale.

 

Dans son avis, l’EFSA a estimé l’exposition alimentaire en utilisant les résultats de 12 444 échantillons entre 2000 et 2015 de 15 pays européens et a établi :

Les aliments les plus concernés par l’acide érucique sont les "Produits de boulangerie" ainsi que “Nourrissons et enfants ” (<12 mois).

 

Le règlement (CE) 1881/2006 fixe actuellement une limite maximale de 50 g/kg d’acide érucique dans les huiles végétales et les graisses, et de 10 g/kg dans les aliments pour enfants et nourrissons. L’EFSA a établi une Dose Journalière Tolérable (Tolerable Daily Intake (TDI)) de 7 mg/kg de masse corporelle et par jour. L’exposition chronique des différents groupes de population n’excède pas la dose journalière et se trouve entre 0.3 mg/kg et 4.4 mg/kg de masse corporelle par jour. Cependant le niveau d’exposition était plus élevé chez les nourrissons et les enfants, allant de 1.3 to 7.4 mg/kg de masse corporelle par jour, ce qui représente un risque pour les jeunes exposés à l’acide érucique puisque le niveau le plus élevé coïncide avec la valeur de « TDI ».

 

Chez les porcs, les niveaux d'acide érucique sont peu susceptibles de représenter un problème de santé. Toutefois, pour les volailles, la faible marge entre le niveau le plus bas de dose sans effet toxique (NOAEL) et l'exposition estimée peut indiquer un risque pour la santé lorsque les taux maximaux sont appliqués. En raison de l'absence de données suffisantes, le risque pour les ruminants, les chevaux, les poissons et les lapins n'a pu être évalué.

 

Parmi les recommandations proposées par l'EFSA figure la nécessité de recueillir davantage de données sur la présence d'acide érucique dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, en particulier dans les aliments transformés tels que les produits de boulangerie fine, les aliments pour bébés et enfants et les aliments composés.

Pour plus d’information, merci de contacter votre chargé de clientèle AGROLAB.